novembre 24, 2024

IRATV – ISSN 2730-437X

Sénégal/Ramadan 2020: le Coronavirus change nos habitudes

IraTv: UN RAMANDAN HISTORIQUE

Même le mois de ramadan est infecté par le coronavirus.
Depuis le temps de nos ancêtres, les musulmans du Sénégal n’ont jamais jeûné de la sorte. En effet, ce mois béni de Ramadan, le mois de tous les engouements où l’enthousiasme a toujours été au rendez-vous. Surtout à l’heure de la rupture du jeûne, dans les ruelles de Dakar et également dans toutes les régions du Sénégal, on se taquinait, riait de gauche à droite. Mais cette année 2020 sera tout à fait différente.
Talla Dieye ne va pas nous démentir. Triste, ce Baye Fall de 35 ans, nous témoigne tout son désarroi causé par cette situation assez particulière. « cette situation ne nous a jamais traversé à l’esprit. Nous avons commencé avec 500 fcfa et l’année dernière, on avait un budget de 10000 par jour. Vraiment on ne sent pas trop le moi de ramadan cette année », a-t-il laissé entendre.

Dans sa logique de bouleversement, le covid-19 n’a épargné personne. Les commerçants sénégalais sont également affectés par cette Pandémie. Durant cette période de Ramadan, les céréales se vendaient comme des petits pains. Et les commerçants y trouvaient bien leur compte.

Toutefois, avec la pandémie et le fameux concept«restez chez vous», la clientèle se raréfie.
Si l’on se réfère à Modou Mbacké, commerçant au marché Tilénne, masque accroché au visage pour respecter les mesures édictées par les autorités sanitaires, ce sénégalais nous raconte la misère qu’il vit en ce moment. « On ne fait que dormir, on ne voit personne à pareil moment. on avait même du mal à prier durant le ramadan à cause des clients, mais cette année c’est tout à fait le contraire »; il termine avec un cri de cœur «  Il faut que l’Etat pense a nous, on est vraiment fatigué».

Tristesse,amertume et desolation, c’est ce que vivent les imams aussi qui avaient l’habitude de fréquenter les mosquées. Le mois béni est pour eux une occasion d’augmenter davantage les bienfaits. « Les mosquées étaient pleines à l’heure des « nafila », mais malheureusement 2020 sera une année d’exception », déplore Pa DIOP avant de poursuivre « parfois, j’oublie même qu’on est en mois de ramadan, c’est la faim qui me le rappelle».
Le muezzin ajoute que la prière a toujours été l’arme des croyants et le lieu le plus propice est sans nul doute la mosquée, donc il faut penser à une réouverture des lieux de cultes.

Seulement, covid-19 oblige, nous sommes contraints de respecter les mesures barrières afin de limiter la propagation de cette maladie.

Prions pour que cette pandémie nous quitte à jamais et qu’un remède soit rapidement trouvé afin de sauver le monde !

Ramadan Moubarak!

Mama Gningue, journaliste stagiaire

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