2020, une année extrêmement difficile pour les malades mentaux sénégalais, notamment, errants. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le 02 mars à nos jours, ils sont abandonnés à eux-mêmes dans les rues, le gouvernement n’ayant voulu leur apporter aucune assistance. Pendant les durs moments du couvre-feu, ils étaient les seuls à vivre à la belle étoile, dans l’obscurité et la plus grande solitude. Si l’Etat du Sénégal a pris des dispositions pour protéger les enfants de la rue, par rapport à cette pandémie, rien absolument n’a été fait pour ces personnes ne jouissant pas de toutes ses facultés mentales. Pourtant, l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM) dispose encore d’un programme de retrait, pour un Sénégal avec zéro malade mental errant, qui doit être accompagné pour leur sécurité. Jusqu’ici, le gouvernement continue d’appuyer financièrement tous les segments de la société, ignorant cette frange particulièrement vulnérable de notre population. A Dakar, des mesures de protection contre la Covid-19, avaient été même prises par les autorités administratives, par rapport à des vaches en divagation. Entre ces animaux et les malades mentaux errants, qui ont le plus besoin de sécurité ? En Conseil des ministres, ni le Ministre de la Santé et de l’Action Sociale, ni le chef de l’Etat, ne s’est prononcé, ne cerait-ce qu’une seule fois, sur leurs calvaires. Ne sont-ils pas des citoyens à part entière ? Le 10 octobre 2020, célébrant la Journée Mondiale de la Santé Mentale, tout le monde a vu comment les plus hautes autorités sanitaires ont saboté cette unique occasion de plaidoyer et de sensibilisation sur le plus gros problème de santé publique au Sénégal. Durant cette période de Covid-19, nombreuses ont été les femmes malades mentales à être violées dans les rues, sans compter les multiples cas de décès, par accident de la circulation, suicide, intoxication alimentaire, entre autres, enregistrés par rapport à ces malades mentaux errants. D’ailleurs, le Sénégal fait partie des pays ayant laissé ses fils les plus vulnérables à la merci de cette pandémie. Heureusement, aucun d’entre eux n’est encore touché par la Covid-19, au moment où nos certains de nos dirigeants continuent d’y laisser leur vie. Ont-ils reçu un vaccin divin ou naturel ? Mais, quoi qu’il en soit, ils doivent être tous pris en charge, l’année 2021 qui s’annonce déjà beaucoup plus difficile pour eux, avec cette interdiction de leur fervent défenseur, Ansoumana DIONE, d’accéder au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, ce qui témoigne à suffisance l’insouciance de nos autorités sanitaires actuelles, vis-à-vis de leur sort.
Rufisque, le 30 décembre 2020,
Ansoumana DIONE, Président de l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM) – Tel : 77 550 90 82 – 70 745 88 47
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