novembre 24, 2024

IRATV – ISSN 2730-437X

Présidentielle,corruption dans les institutions,le Khalif de Bambilor sermone les autorités

Les rideaux sont tombés sur la 32éme édition de la ziara dédiée au vénéré Thierno Djiby Ousmane Ba à Bambilor, ce Samadi 3 février 2024 sous le thème « le comportement à tenir face à la crise des valeurs ».

En présence des autorités locales, administratives, religieuses et coutumières, le khalife général de Bambilor est largement revenu sur le choix du thème retenu cette année qui trouve son sens dans la préservation des enseignements religieux basés sur les principes fondamentaux de l’Islam tels que la droiture, l’honnêteté, l’entraide, la solidarité, la bonté entre autres.

« En tant que membres de différentes communautés religieuses, nous partageons une responsabilité collective envers notre société et sommes appelés à adresser ces défis avec sagesse, compassion et engagement.
Aujourd’hui, la crise des valeurs se manifeste dans des domaines variés, des relations familiales aux interactions sociales, de l’éthique professionnelle à la gouvernance publique. Elle se traduit parfois par une perte de repères moraux, une détérioration du tissu social et une fragilisation des fondements de notre vivre-ensemble », a dit d’emblée le chef religieux devant de nombreux invités dont le préfet du département de Rufisque, les sous-préfets de Sangalkam, Rufisque et Dakar-Plateau, les difderents maires des communes du département de Rufisque, le directeur général du Cices, le directeur de campagne de Dionne 2024…

Lors de la cérémonie officielle, le khalife est aussi revenu sur tous les maux qui gangrènent le bon fonctionnement de la société sénégalaise notamment la fraude, la malhonnêteté, l’incivisme, le manque de solidarité, l’individualisme excessif, la corruption qui, selon lui, affectent même les institutions de la République.

« A toutes les échelles de nos relations, la corruption est manifestement l’un des signes les plus évidents de la crise des valeurs. Des pratiques corruptrices au sein des institutions gouvernementales, des entreprises et même dans la vie quotidienne ont fini de saper la confiance du public et de miner l’intégrité de la société. Ce qui engendre naturellement le déclin de l’éthique professionnelle et la perte de civisme se traduisant par la fraude, la malhonnêteté et la recherche du profit à tout prix. Quant au déclin du civisme, il est illustré par des comportements tels que le non-respect des règles de conduite, la négligence de l’environnement et un manque d’engagement civique. A cela s’ajoute la dégradation des relations familiales : des valeurs traditionnelles telles que le respect des aînés, la solidarité familiale et le maintien de la cellule familiale sont piétinés. Parallèlement, nous vivons la montée de l’individualisme excessif : Lorsque l’individualisme excessif prévaut, la solidarité communautaire peut être compromise et instaurer l’érosion de la confiance sociale. A ce niveau, les jeunes peuvent être particulièrement vulnérables aux effets d’une crise des valeurs. Une absence de repères moraux clairs peut conduire à des choix de vie déséquilibrés, à la délinquance juvénile et à une baisse des performances scolaires », a insisté le khalife de Bambilor dans son speech avant de mentionner aussi la montée de la violence et de l’insécurité: « la manifestation physique de la crise des valeurs peut également s’est faite ressentir par une augmentation de la violence, de la délinquance et de l’insécurité, indiquant un affaiblissement des normes sociales. Cette violence et cette insécurité constantes ne sont que les conséquences d’un sentiment de frustration d’une jeunesse sans repère, confrontée aux incertitudes de leur avenir et à la marginalisation dans leur propre espace familial ou social. Ce qui les mène, comme nous l’avons vécu ces derniers mois, à la défiance envers les institutions. En effet, cette situation conduisant à une perte de confiance envers les institutions, qu’elles soient politiques, religieuses ou éducatives, rend les citoyens, les jeunes en l’occurrence, cyniques et extrêmement violents envers aux autorités et les structures sociales », a-t-il fait savoir.

Enfin, Thierno Amadou Ba a tenu à alerter aussi sur « les germes d’une intolérance religieuse voire confrérique » qui, trouve-t-il, « pourraient nous surprendre alors que les anciens nous posent les actes nous empêchant d’emprunter cette impasse ». « La montée de l’intolérance religieuse conduit irréversiblement vers des moments tragiques alors que notre cher Sénégal est une contrée où la coexistence pacifique entre différentes religions et confréries a été une réussite totale que nous envie le reste du monde », a-t-il ajouté.

En revanche, embraye le khalife, « malgré la profondeur des crises, nous ne devons pas succomber au découragement. Bien au contraire, notre foi et nos valeurs religieuses nous appellent à être des agents de changement positif, des phares qui éclairent les ténèbres de l’incertitude morale ».
« En effet, face à la crise des valeurs, adopter un comportement religieux peut jouer un rôle crucial dans la restauration de l’éthique et de la moralité », a-t-il dit avant de revenir sur les solutions possibles pour enrayer cette gangrène: « la pratique des enseignements religieux : il urge pour nous tous de revenir aux enseignements fondamentaux de notre religion. Engageons-nous activement dans la lecture des textes sacrés, la prière, la méditation et la réflexion pour renforcer notre compréhension des valeurs et des principes moraux.
La culture de l’exemplarité personnelle: chacun de nous doit œuvrer dans le sens d’être un exemple vivant des enseignements de notre foi. Notre comportement au quotidien devrait refléter les valeurs religieuses que nous défendons. Nous devons donc agir de manière éthique et juste dans toutes les sphères de notre vie.

Le khalife de Bambilor a également profité de ce moment marqué de solennités pour rappeler la communauté nationale et internationale à cultiver un comportement descend et exemplaire visant à cultiver la paix et préserver l’intégrité.
Concernant l’élection présidentielle au Sénégal, et en sa qualité de membre de la communauté sénégalaise, il lance « un appel fervent » à l’unité, à la paix et à la sérénité. « Les élections sont le cœur de notre démocratie, et notre engagement envers des processus électoraux pacifiques renforce les fondations de notre nation.
Nous comprenons que les divergences d’opinions et les choix politiques peuvent susciter des passions. Cependant, nous exhortons chacun d’entre nous à exprimer ses convictions de manière respectueuse et pacifique. Le respect mutuel est essentiel pour préserver notre tissu social et maintenir la stabilité de notre cher pays », a-t-il fait savoir

« En cette période cruciale, appelons à un dialogue ouvert et constructif. Écoutons les différentes perspectives et travaillons ensemble pour construire un avenir meilleur. La diversité de nos opinions est la force qui fait de nous une nation résiliente.
Soyons vigilants contre toute forme de discours incendiaire, de diffamation ou d’intimidation. Les élections sont une célébration de notre droit démocratique, et il est impératif que ce processus se déroule dans un climat de calme et de respect mutuel. Nous encourageons également nos dirigeants, candidats et responsables politiques à œuvrer pour des élections transparentes et équitables. Que la compétition se déroule dans le respect des règles électorales et des principes démocratiques, afin que le choix du peuple soit pleinement respecté.
Ensemble, façonnons un exemple de démocratie pour la région et le monde entier. Notre capacité à organiser des élections pacifiques renforce la crédibilité de notre démocratie et renforce notre position en tant que nation respectée sur la scène internationale.

A. Saleh

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