» Veni, vidi, vici » avait clamé le célèbre Jules CESAR pour dire : qu’il est venu, qu’il a vu, qu’il a vaincu.
Aux partisans de la loi sur le report, notamment les députés qui ont voté la proposition de loi, on pourrait leur faire dire, par une sorte de commutation contextuelle : » Nous sommes venus, nous avons voté, nous avons déçu ».
Le vote de la loi controversée sur le report par les groupes parlementaires Benno Bokk Yakaar de la majorité présidentielle et Liberté et Démocratie du PDS, deuxième acte posé après le décret d’abrogation de la loi 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral, a accouché dans la douleur et suscité de vives contestations à l’intérieur comme à l’extérieur de l’hémicycle.
Il avait fini de nous installer dans l’aube d’une période d’instabilité politique et sociale qui risquait dangereusement, si on y prenait garde, de mettre en cause la cohésion nationale et la stabilité de nos institutions.
En témoignent ces tensions exacerbées dans les écoles, les universités et le front social qui se sont soldées par la perte de précieuses vies humaines.
Heureusement, le Conseil constitutionnel, juridiction spécialisée et exclusivement compétente pour juger de la conformité des lois à la Constitution, a pris une Décision qui nous a épargné la crise dans laquelle voulait nous plonger le « bloc libéral »
Dans sa Décision n°1/C/2024, en date du 15 février 2024, le Conseil constitutionnel a dit le droit, quant à la poursuite du processus électoral.
Il a, en substance, :
- Annulé le décret et rejeté la loi jugés anticonstitutionnels ;
- Constaté l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue du 25 février 2024 ;
- Invité les autorités compétentes, le pouvoir exécutif, à organiser les élections dans les meilleurs délais, que le dictionnaire des synonymes assimile à : » plus brefs délais », » plus tôt possible », « dès que possible »…
Sentence ne saurait être plus claire !
Dès le lendemain de la Décision, la présidence de la République, par un communiqué laconique, a pris acte de la Décision du Conseil constitutionnel.
Toutefois, si on se réfère aux actes posés jusqu’à présent, tout laisse penser que ce communiqué cache mal les réelles intentions du Président Macky Sall.
Une semaine va s’écouler depuis la Décision et aucun acte n’a été posé ou pris pour sa matérialisation.
Pire encore, la remise du fichier électoral aux candidats qui avait démarré a été interrompue.
Par parallélisme des formes, le président ne devrait-il pas, comme il l’avait fait le 03 février 2024, faire une adresse à la Nation pour affirmer lui-même sa volonté de mettre en œuvre la Décision ?
Tous les affidés du Président, invités sur les plateaux de radio ou de télévision, défendent l’impossibilité de tenir l’élection d’ici le 02 avril et jurent par tous les saints que le Président peut, au-delà, continuer l’exercice du pouvoir jusqu’à l’élection de son successeur.
De surcroit, tous nous font l’éloge d’un dialogue national qui semble être la condition sine qua non pour la poursuite ou même, tenez-vous bien, la reprise du processus électoral !
Le comble, la deuxième institution de la République, l’Assemblée nationale, à travers un communiqué insolite, loin de faire l’unanimité au sein de l’hémicycle, dénonce la Décision qu’elle considère comme une violation de la séparation des pouvoirs, faisant semblant d’ignorer le Considérant 7 de ladite Décision qui lui confère la plénitude de juridiction en matière électorale.
Ne cherche-t-on pas encore à nous embarquer dans ces histoires de soi-disant dialogue national pour faire dans le dilatoire et retarder le processus électoral ?
Qu’on se le tienne pour dit ! Le peuple sénégalais ne peut plus accepter les deals et les compromissions sur son dos pour régler des préoccupations partisanes décriées dans le Considérant 14 qui soulève le caractère permanent et général de toute disposition constitutionnelle.
Si dialogue national il doit y avoir, il doit être l’apanage du Président qui sera élu après l’élection qui y conviera toutes les forces vives de la Nation.
» Ku sa kay jeex, doo lijjanti la sa wujj di togg « .
En d’autres termes, la femme qui a fini son tour, ne devrait pas se préoccuper de ce que sa coépouse va préparer.
Pourquoi doit-on dialoguer avec le Président Macky SALL dont les seules et uniques préoccupations doivent être l’organisation d’une élection transparente et la passation de pouvoir, avant le 02 avril, dans la paix et la stabilité comme ce fut le cas en 2000 et en 2012 ?
Sénégalais de tous bords, il urge de sauver le soldat Macky SALL qui, dans sa volonté de se maintenir au pouvoir, est entre le marteau du Conseil constitutionnel et l’enclume de la pression nationale et internationale.
Fait à Thiès le 21 février 2024
El Hadj Abdou dit Mara WADE.
Membre de la Cellule des Cadres,
Secrétaire national chargé de la Communication
du Grand Parti
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