
Le tribunal de Dakar accueillera, ce 8 janvier 2025, une audience capitale, marquant la quatrième manche du bras de fer entre le Regroupement des Taxis Urbains du Sénégal, dirigé par Modou Seck, et les plateformes de transport comme Yango, Yassir, et Heetch. Ces entreprises, accusées de pratiquer un « transport irrégulier », sont dans le collimateur des professionnels du secteur, qui dénoncent une concurrence qu’ils qualifient de déloyale.
Une mobilisation en marche
Face à la presse, Magamou Niang, Président du GIE Dimbalanté Diamalaye et 4ᵉ Vice-Président du Mouvement Dolèle Transports, a exhorté tous les transporteurs à venir en masse au tribunal pour défendre leur métier. Dénonçant l’infiltration du secteur par des « bureaucrates », il a souligné leur rôle présumé dans l’informalisation du transport urbain. Magamou Niang a directement interpellé le Président de la République Bassirou Diomaye Faye et le Premier Ministre Ousmane Sonko pour qu’ils soutiennent ces pères de famille, dont le transport est l’unique gagne-pain.
« Stopper les manipulations »
Dans la même dynamique, Mor Ndiaye, Président du GIE Deux Voies Notaire Guédiawaye, a réitéré son appel à la mobilisation. Selon lui, ces plateformes opèrent « en dehors des règles », nuisant gravement aux transporteurs traditionnels. Il estime que le Premier Ministre Ousmane Sonko doit agir fermement pour freiner ces acteurs qu’il décrit comme des « manipulateurs du transport ».
Revendications et avertissements
Gora Baye Fall, leader du GIE And Dieum Kanam de Ben Barak, a adopté un ton plus tranchant en pointant l’inaction de l’État. Il appelle à une réforme immédiate du secteur, en s’appuyant sur le concept « Jub, Jubal, Jubanti » (Vérité, Continuité, Rectitude), et n’exclut pas des actions de terrain si la situation reste inchangée.
Sur la même ligne, Khadim Badiane, Président du GIE Soukhaly Transports, basé sur la VDN, a réclamé que l’État respecte les droits des transporteurs professionnels. Il affirme que le combat se poursuivra jusqu’à l’obtention de leur dû, insistant sur le fait que ces plateformes n’ont pas leur place dans un secteur réglementé.
Un métier à protéger
Ameth Fall, du garage Magic Land, a plaidé pour la protection des métiers traditionnels du transport. Il dénonce l’essor des VTC (Voitures de Transport avec Chauffeurs), qu’il qualifie de « système d’arnaque », mettant en danger les professionnels établis.
De son côté, El Hadji Dieng, Président du GIE Dieupeul 3 And Dolel Transports, a regretté le manque de considération des autorités, notamment du Premier Ministre. Il prône, lui aussi, l’application stricte du concept « Jub, Jubal, Jubanti » pour réguler efficacement le secteur.
Un appel à l’unité
Le Président du Regroupement des Taxis Urbains du Sénégal, Modou Seck, a conclu en remerciant les différents GIE pour leur soutien constant. Il a insisté sur la nécessité d’une forte mobilisation le 8 janvier, pour lutter contre ces plateformes accusées de bafouer les normes.
Il a également rappelé les dettes contractées par les taximen auprès des banques, rendant leur situation financière précaire. Modou Seck a signalé avoir sollicité une audience auprès du Ministre des Transports, Yancoba Diémé, et félicite ce dernier pour son écoute, tout en insistant sur l’urgence d’actions concrètes.
Une date cruciale
L’audience du 8 janvier 2025 sera sans doute déterminante pour l’avenir du transport urbain à Dakar. Les taximen espèrent que leurs revendications seront prises en compte et que des mesures structurelles permettront de réguler un secteur bouleversé par l’essor des plateformes numériques.
Le rendez-vous est fixé : les transporteurs professionnels comptent défendre, au tribunal, leur « métier noble », qu’ils estiment menacé par une concurrence déloyale et un manque de régulation.
Abdou Thiam Dogo
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