mars 9, 2025

IRATV – ISSN 2730-437X

Audience du Tribunal de Dakar : Le Regroupement des Taxis Urbains du Sénégal déplore un quatrième renvoi et appelle à la mobilisation

Ce mercredi 8 janvier 2025, le Tribunal de Dakar a tenu sa quatrième audience dans l’affaire opposant le Regroupement des Taxis Urbains du Sénégal (RTUS) aux plateformes de transport telles que Yango, Yassir et Heetch. Une fois de plus, l’audience a été renvoyée, provoquant la colère et la déception des chauffeurs de taxis, venus nombreux pour assister à cette session dans la grande salle numéro 4 dès 8h du matin.

Une mobilisation massive et une déception palpable

Modou Seck, président du RTUS, s’est exprimé devant la presse après ce quatrième renvoi, fustigeant l’inaction des autorités et de la justice. « Nous sommes très déçus de ce nouveau renvoi. Nous étions prêts à avancer dans ce dossier, mais encore une fois, on nous demande d’attendre. Ce n’est pas acceptable », a-t-il déclaré.

Il a annoncé qu’à partir de lundi prochain, tous les chauffeurs de taxis porteront des brassards rouges en signe de protestation, une action visant à exprimer leur mécontentement face à l’attitude des autorités. Modou Seck a également interpellé le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, ainsi que le Premier ministre, Ousmane Sonko, leur demandant de prendre leurs responsabilités et d’agir en conformité avec le slogan présidentiel « Jub Jubal Jubanti » (agir, rectifier, et aller de l’avant), qu’il considère pour l’instant comme « un simple slogan sans effet concret ».

Des revendications claires et un appel à la justice

Dans le même registre, M. Fall, membre du Mouvement « Dolèle Transports », a dénoncé l’injustice perçue dans cette affaire, rappelant que les chauffeurs de taxis respectent toutes les réglementations administratives tandis que, selon lui, les plateformes comme Yango, Yassir et Heetch ne respectent pas les normes en vigueur dans le secteur du transport. « Nous sommes des légalistes, mais cette situation est intolérable. Nous allons intensifier la lutte, et dès lundi, nous porterons des brassards rouges. Ce renvoi ne fait que renforcer notre détermination », a-t-il affirmé.

Maguette Seck, représentant du GIE « Dieum Kanam » de Malika, a également exprimé son indignation, accusant les plateformes VTC d’usurpation de fonction. « Ces plateformes opèrent sans respecter les règles du métier, comme si un journaliste, un policier ou un médecin pouvait exercer sans formation. C’est inadmissible ! », a-t-il déploré. Il appelle l’État à accorder des licences accessibles aux chauffeurs de taxis professionnels, condition indispensable pour apaiser les tensions.

Soutien des syndicats et perspectives pour le prochain procès

Mbaye Diaw, secrétaire général du Syndicat Démocratique des Transports Routiers de Dakar Dem Dikk, a salué les efforts de Modou Seck et encouragé tous les chauffeurs à rester solidaires. Il a dénoncé l’octroi de licences de transport à des fonctionnaires de l’État, affirmant que cela pénalise les véritables acteurs du secteur. « L’État doit intervenir pour sauver les chauffeurs de taxis de la faillite et du chômage. Ce problème ne peut plus attendre », a-t-il averti.

De son côté, Ibou Niang, président du Regroupement Garage Kahone de Kaolack, a insisté sur la nécessité de freiner l’expansion des plateformes de VTC avant qu’elles ne s’implantent durablement sur l’ensemble du territoire national. Il a appelé à une mobilisation massive pour le prochain procès prévu le 18 mars 2025.

Un combat qui s’intensifie

En attendant la prochaine audience, prévue dans deux mois, les chauffeurs de taxis sénégalais semblent déterminés à poursuivre leur combat pour défendre leurs droits et protéger leur profession. Avec des actions prévues dès lundi, telles que le port de brassards rouges, ils espèrent attirer l’attention des autorités et obtenir des réponses concrètes à leurs revendications.

Le slogan « Jub Jubal Jubanti » est désormais au centre des débats, les professionnels du transport demandant à l’État de passer des paroles aux actes pour garantir la justice et l’équité dans le secteur. La tension reste vive, et les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir du transport urbain au Sénégal.

Abdou Thiam Dogo

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