Le Comité d’urgence de la fédération sénégalaise football (FSF) a fixé la reprise des compétitions au mois de novembre prochain. Une décision « illégale » selon Lamine Gadiaga, ancien des Niayes de Pikine et formateur respecté du milieu du football.
Comment appréciez-vous la décision de la FSF de reprendre les compétitions en novembre ?
C’est décision est tout simplement un scandale. Et elle est illégale. C’est la preuve que nos dirigeants marchent par la tête. Comment peut-on après un arrêt de deux mois, vouloir reprendre le championnat dans quatre mois ? Ils se permettent de changer les règles du jeu avec des paly-offs et des play-downs ? Pour moi, c’est ne pas se soucier de la santé des joueurs. Cela m’étonnerait qu’ils aient consulté les techniciens et les médicaux de ce football-là. Ils mettent en danger la santé des joueurs. En plus, quel est l’objectif ? Pourquoi vouloir jouer dans quatre mois en changeant les règles ? Ça démontre l’incurie de nos dirigeants.
Est-ce une première dans l’histoire du football sénégalais ?
A la fin des années 1970, les dirigeants de l’époque avaient arrêté le championnat à trois journées de la fin, sous prétexte que l’hivernage arrivait. Il y avait quatre équipes qui étaient en lice pour le titre. Il s’agissait de la SEIB, des Niayes de Pikine, le Jaraaf et l’AS Police. Après concertation entre eux, ils avaient pondu un texte proclamant la SEIB championne, suivie des Niayes. Mais c’était injuste à l’époque. Mais je vois que 40 ans après, on recommence. Avec ces méthodes, notre football n’ira nulle part.
Selon vous, quelle était la décision à prendre
Si ces gens avaient de la culture, il fallait tout simplement arrêter le championnat, donner les places d’honneur aux équipes qui étaient en première ligne. Mais en plus, ne pas faire descendre aucune équipe. Ils en profitent pour étoffer le championnat. Il suffisait de faire monter deux formations de chaque division et nous allons avoir un championnat à 16 clubs dans les deux divisions. Cela règlerait en partie le manque de compétitivité de nos clubs au niveau africain. Mais ce n’est pas surprenant pour un observateur comme moi. Au niveau international, nous avons des footballeurs que d’autres directions techniques ont secrétés. Mais au niveau local, notre football vivote. On est en train de le tuer
Les clubs peuvent-ils refuser le changement des règles ?
Ceux qui prennent ces décisions ne comprennent absolument rien du football. Ce sont des gens qui n’ont pas de vécu. Ils ne savent pas ce que les gens vivent à la base. ET c’est vraiment dommage. Et par rapport à cette situation, tout le monde est interpellé. Les clubs, les techniciens, l’association des entraîneurs et éducateurs du football du Sénégal, ils sont tous interpellés. Où ont les médecins du sport ? C’est le moment de refaire notre football. Cette décision est illégale et les clubs ont le droit de faire des recours devant la Cour Constitutionnelle. Ils ont des avocats pour ça et je peux vous dire que c’est illégal. Et les gens qui prennent ces décisions-là ne sont pas légitimes.
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