La fédération sénégalaise de basketball (FSBB) devrait dans les prochains jours décidé de la suite à donner la saison 2019-2020. Invité samedi de la « Tribune de l’ANPS), son président Me Babacar Ndiaye a fait savoir que les discussions se poursuivent pour trouver une réponse collective. Dans cette première partie de son long entretien, le patron du basket sénégalais est également revenu sur l’affaire qui l’oppose à Baba Tandian, les histoires de primes en sélection ou encore les limitations des mandats au niveau des fédérations.
Quelle est la position de la fédération par rapport à la suite de la saison ?
Pour la suite de la saison actuelle, nous sommes en train de réfléchir au niveau de la fédération pour déterminer la conduite à tenir. J’avais demandé au Directeur technique national de faire de faire un rapport. Et je pense qu’il a fini son travail et a même déposé avant hier son document au niveau de la fédération sénégalaise de basket. J’avais fait de même avec le président de la Commission médicale pour voir s’il est possible ou pas de continuer la saison. J’ai reçu aujourd’hui (Ndl : samedi) son rapport. Les deux documents sont avec nous. Et j’avais envoyé une correspondance aux différents clubs pour leur demander de me faire parvenir leurs avis et suggestions. Nous voulons vraiment que ça soit partagé par tout le monde. Nous attendons les réactions des clubs. Et quand ce sera fait, le bureau fédéral va se réunir pour décider. La décision prise sera soumise au Comité directeur pour validation.
Vous avez récemment rencontré Baba Tandian après sa suspension. Qu’est-ce qui était au menu de vos échanges ?
Suite à la décision de la fédération de le suspendre à 10 ans, il y a eu des médiations, surtout de la présidente de la Zone 2. Elle a fait en sorte que je puisse rencontrer le président Baba Tandian au niveau de la fédération sénégalaise de basket, en présence de quelques membres de la fédération. Je ne peux pas dévoiler le contenu de nos échanges. Nous avons discuté entre responsables et chacun a dit ce qu’il pensait. La présidente de la Zone 2 a souhaité que la fédération revienne sur sa décision. J’ai également fait part de ma volonté d’apaiser le climat, de réunir la famille du basket. Comme j’ai eu à le dire, ce n’est pas une décision prise par le président de la Fédération sénégalaise de basket. Mais que cette décision émane plutôt du bureau fédéral. Aujourd’hui, nous travaillons sur la fin de la saison. Dès que cette question sera évacuée, je vais convoquer le bureau fédéral pour voir la suite à donner à cette affaire.
Pouvez-vous nous parler des conditions de l’équipe nationale, souvent décriées ?
Je voudrais apporter des précisions car j’entends beaucoup de choses sur l’équipe nationale masculine. On ne peut pas parler de problèmes de moyens en ce qui concerne le basket sénégalais. On ne peut pas mettre l’équipe nationale dans de meilleures conditions pareilles que celles de l’Afrobasket masculin 2017. Il faut avoir le courage et l’honnêteté de le dire. En 2017, les Lions avaient effectué leur regroupement dans un hôtel 4 étoiles à Dakar. Il y a eu un stage en Espagne pour une préparation, suivi d’un retour à Dakar pour les phases de groupes, avant de rejoindre la Tunisie pour les phases finales. A Tunis, nous étions la seule équipe à avoir son propre réceptif. Et les joueurs étaient dans d’excellentes conditions. Avant l’arrivée de Matar Bâ, les primes au basket étaient de 150 000 ou 200 000 francs par matchs gagnés.
Pourtant les primes polluent toujours la Tanière ?
Je suis président depuis 20015, mais j’ai fait plus de 30 ans dans le basket. J’ai suivi plusieurs Afrobasket en tant que passionné. Je connais les primes qui ont été payées en 2013 à Abidjan. Les primes ont été multipliées par 5, voir même par 10. Aujourd’hui, nous ne devons aucune prime aux joueurs. Maintenant, il faut discuter avec le staff technique, les joueurs et l’encadrement administratif pour voir là où ça casse. Si on doit justifier la non reconquête du titre par l’absence de conditions, je pense qu’on fait fausse route. L’équipe a été toujours mise dans des conditions de performance. En 2014, la prime de participation à la Coupe du monde était de 1 million. En Chine en 2019, les primes sont passées de 1 à 5 millions. Et malgré tout, il y avait du bruit. Je me suis battu auprès de la tutelle pour avoir cette augmentation. On méritait d’être félicité, mais on n’a pas été compris.
On vous reproche de ne pas présenter de bilan depuis quelques années.
Nous avons fait d’excellents résultats depuis 2015. Les Lionnes ont été championnes en 2015 et deux fois vice-championnes (2017 et 2019). Elles ont atteint les 8ème de finale de la Coupe du monde en 2018, sans compter une participation aux JO de 2016. Les hommes ont été 4èmes et 3èmes des deux dernies Afrobasket. Ils ont disputé la dernière Coupe du monde et sont en lice pour une place aux prochains JO. Les U18 garçons ont fini à la deuxième place du dernier Afrobasket et se sont qualifiés à la Coupe du monde. Le Sénégal est présent sur toutes les compétitions internationales. Notre pays a été félicité lors du Congrès de la FIBA en Chine pour sa gestion du dernier Afrobasket. Nous sommes classés dans la catégorie A, soit le meilleur classement pour une fédération. Nous ne sommes pas réfractaires aux critiques, nous demandons juste que cela se passe dans le respect. Notre objectif est de travailler pour l’essor de la discipline. Et nos paires pourront juger au terme de notre mandat.
Quelle est votre position sur la limitation des mandats ?
Sur ce point également, nous devons être lucides et faire une analyse objective de la situation. Nous avons dans nos textes l’article 18 des statuts de la FSBB qui limite le mandat des membres du Comité directeur à deux. Ce texte dit que les membres du Comité directeur sont rééligibles une seule fois. A y voir de près, on dirait que c’est une disposition politique qui a été transférée dans le sport, spécifiquement dans le basket. Dans le domaine politique, on parle de limitation de mandat quand il est consécutif. C’est-à-dire que la personne ne peut pas faire plus de deux mandats consécutifs. Mais cela vous donne la possibilité de revenir après les deux mandats. Le texte du basket tel que c’est libellé, on ne peut pas revenir même, après avoir fait deux mandats. Au total, les deux mandats font 8 ans et ce n’est rien dans la carrière d’un dirigeant sportif. Ensuite, il n’est pas bon de se débarrasser de toutes les personnes ressources et hommes d’expérience dans une fédération. Si tout le monde part après deux mandats, on n’aura jamais dans la fédération des gens expérimentés et qui auront les compétences d’aider la structure. Il faut voir que c’est une discrimination entre les différentes fédérations. On ne peut pas constituer une exception, non pas sénégalaise, mais mondiale. Dans aucune discipline, vous ne verrez une limitation de mandat du Comité directeur. Il y a une discrimination même sur le plan interne entre différentes fédérations délégataires de pouvoir. C’est une disposition qui viole la charte sportive car il n’y a pas de texte règlementaire limitant les mandats des fédérations.
Quel est le rôle de la tutelle dans de telles situations ?
Le ministre des Sports a parlé le week-end dernier de la tenue des assemblées générales à la fin des mandats. D’où l’obligation pour les fédérations de ne pas proroger leurs mandats. Nous avons une limitation des mandats du Comité directeur à deux. Et ça viole le principe de légalité des fédérations devant la loi. Même au niveau du CNOSS, il n’y a pas de limitation de mandat. Ça viole les textes du CIO et de la FIBA où on parle de limitation d’âge. Vous ne verrez dans aucune discipline une limitation de mandat. Si nous voulons que le Sénégal puisse avoir des dirigeants capables de percer sur le plan international, il faut les laisser travailler. Il faut les laisser percer, se faire un carnet d’adresse et acquérir de l’expérience pour pouvoir être élu. Si Abdoulaye Sèye « Moreau » avait été limité à deux mandats, il ne serait jamais président de FIBA Afrique et de FIBA Monde. Il a fait 20 ans à la tête de la FSBB pour ensuite diriger ces deux structures internationales. Si Augustin Senghor était limité à deux mandats, il ne serait pas aussi aujourd’hui membre du Comité exécutif de la CAF. Cette question mérite d’être posée. Et il n’y a aucun texte qui interdit la révision de cette disposition. Les clubs sont souverains pour se prononcer sur cette disposition. Le moment venu, cette question sera soumise à une assemblée générale extraordinaire. Mais il y aura aussi d’autres dispositions, car les textes méritent d’être revus.
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