En 2024, le Sénégal occupe la 69e place dans l’Indice de Perception de la Corruption de Transparency International, avec un score de 45 sur 100. Si cette position pourrait sembler relativement correcte comparée à d’autres pays, elle demeure alarmante lorsque l’on prend conscience du véritable coût humain et économique que représente la corruption. En effet, loin d’être une question isolée, la corruption affecte chaque secteur de la société sénégalaise : des institutions publiques aux entreprises privées, de l’éducation à la santé, elle freine le développement du pays à un rythme préoccupant.
La perception de la corruption dans le pays est loin d’être un phénomène nouveau. Cependant, la lente progression observée ces dernières années cache des problématiques profondes et systémiques qui ne cessent de se multiplier. Le Sénégal, tout en étant un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest, est désormais confronté à des défis internes qui menacent son développement. Si l’on se penche sur le dernier classement de Transparency International, il est clair que le pays reste coincé dans une spirale de pratiques douteuses et d’une culture de l’impunité qui étouffe l’émergence de structures transparentes et responsables.
L’un des aspects les plus frappants est l’impact direct de la corruption sur l’économie. Les entreprises qui cherchent à se développer au Sénégal doivent parfois faire face à des obstacles de taille : marchés publics truqués, pots-de-vin et accès inégal aux opportunités. Cela crée un environnement où la compétitivité n’est plus fondée sur la qualité ou l’innovation, mais sur des réseaux de corruption et des avantages indus. La conséquence ? Une économie moins dynamique, moins créative et moins attractive pour les investisseurs étrangers.
De plus, la corruption dans les secteurs clés tels que l’éducation et la santé empêche la réalisation des ambitions de développement du Sénégal. Le manque de ressources efficacement allouées, l’inefficacité des programmes gouvernementaux et la mauvaise gestion des fonds publics nuisent gravement à la qualité des services. Cela affecte directement les plus vulnérables de la société, les privant d’opportunités de prospérer, tout en creusant les inégalités.
Bien que le Sénégal ait fait des progrès dans la lutte contre la corruption, les résultats restent mitigés. Les réformes entreprises pour renforcer la transparence et la bonne gouvernance, bien que louables, semblent insuffisantes face à la persistance des réseaux de corruption et à la lenteur de la justice dans le pays. L’impunité est omniprésente, et l’absence de sanctions effectives ne fait qu’aggraver la situation, renforçant le sentiment que la corruption fait partie intégrante du système.
Pour que le Sénégal puisse véritablement se libérer de l’emprise de la corruption, il est impératif que des actions concrètes soient entreprises. Cela inclut la mise en place de mécanismes de surveillance plus robustes, l’instauration de politiques de tolérance zéro envers la corruption et, surtout, l’engagement de l’État à garantir que chaque citoyen, chaque entreprise et chaque institution puisse évoluer dans un cadre juste et équitable. Il est temps que les promesses de transparence se concrétisent, et que la lutte contre la corruption ne soit plus un slogan mais une réalité palpable pour tous les Sénégalais.
En somme, bien que le Sénégal ait fait des progrès en matière de gouvernance, il est évident que la corruption demeure un défi majeur. Il est de la responsabilité des dirigeants, des acteurs économiques et de la société civile de travailler ensemble pour éradiquer ce fléau, garantir une gestion efficace des ressources et offrir un avenir meilleur aux générations futures.
Alioune Ndiaye Expert en développement international Écrivain Militant de la Transformation Nationale
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