mai 10, 2024

IRATV – ISSN 2730-437X

Célia Cissé, co-organisatrice Trophée Mousso : «Nous voulons pérenniser cet événement »

Après 13 ans d’interruption, le Tophée Mousso (course réservée uniquement aux femmes) a vécu cette année, sous l’impulsion de Célia Cissé et de ses partenaires. Co-organisatrice de l’édition 2020 remportée par la Française Sandra Pallaud, cette sportive dans l’âme (son grand-père Idrissa Dione fut un champion de boxe et sa maman Awa Dione est une grande passionnée de sport mécanique, double championne du Trophée Mousso) s’est fixée comme objectif de pérenniser l’évènement, mais aussi de le délocaliser dans les autres régions du Sénégal. Dans cet entretien qu’elle nous a accordé, Célia Cissé s’est félicitée du bon déroulement de la compétition, du soutien annoncé du ministre des Sports, mais aussi de l’importance de cette course pour les femmes de plus en plus nombreuses sur la ligne de départ.

Quel bilan tirez-vous de l’édition Trophée Mousso qui vient de s’achever?

Assez satisfaite dans l’ensemble. Comme vous le savez, le Trophée Mousso n’avait pas eu lieu depuis 13 ans. Cependant, pilotes et partenaires ont joué le jeu et nous ont rejoints dans cette aventure ! Je tiens une nouvelle fois à remercier tous ceux qui ont participé à la réussite de cette journée, les pilotes et les sponsors sans qui nous n’aurions pas pu tenir cette 7e édition, et d’autres qui ont tenu à récompenser nos pilotes. Je remercie aussi le ministre des Sports, Matar Ba, qui nous a honorés de sa présence en donnant le lancement de la course.

Comment expliquez-vous l’intérêt que cette compétition suscite chez les femmes?

Je pense que l’intérêt est surtout dû au fait qu’ici, les femmes n’ont pas vraiment l’opportunité de découvrir les sports mécaniques et donc notamment les courses automobiles. Il y a pourtant des courses qui sont organisées tout au long de l’année lors d’un championnat. Mais pour pouvoir y participer, il faut avoir son propre véhicule et des moyens financiers pour assurer les frais d’engagement, la préparation de la voiture, l’équipe mécanique, le carburant, etc. Là, le temps d’une journée, on a donné l’opportunité aux femmes de découvrir ce sport, de s’exprimer et de s’amuser avec un peu d’adrénaline.

Est-ce facile d’organiser un tel évènement?

L’organisation ne s’est pas faite du jour au lendemain. Il aura fallu au moins 6 mois d’organisation. Car organiser un tel évènement en extérieur sur le parking du stade LSS demande encore plus de préparation (autorisations officielles, sécurité, tribune..). Donc, je suis contente qu’on ait réussi sur ce point. Et je remercie une nouvelle fois tous nos partenaires.

Peut-on désormais s’attendre à la tenue régulière, c’est-à-dire annuelle de l’évènement?

Oui ! C’est le but ! Maintenant que la machine est relancée, on espère qu’elle ne s’arrêtera pas de sitôt !

Du point de vue financier, à combien revient cette compétition, notamment en terme de budget?

Alors, il faut savoir que cette course de relance a nécessité un budget plus conséquent, car nous devions acheter nos propres voitures et les préparer. Le budget des courses suivantes sera probablement plus léger. Nous pouvons dire que c’est une grande satisfaction pour nous d’avoir réussi sur ce point. C’est vrai que nous n’avons pas totalement atteint le budget fixé, mais le plus important est d’avoir réussi à tenir cet évènement et dans de bonnes conditions.

Le ministre des Sports a pris l’engagement de vous accompagner pour les prochaines éditions. Qu’est-ce que cela représente pour vous?

Nous tenons à remercier Monsieur le Ministre Matar Ba. En effet, lorsqu’il nous a annoncé son accompagnement, nous avons été très satisfaits. Cela montre une reconnaissance et un intérêt envers cette initiative qui a pour objectif de vulgariser ces sports mécaniques. Mais aussi de faciliter leur accès aux femmes. Son accompagnement nous permettra de pérenniser cette course pour les années à venir, voire même encourager d’autres initiatives.

La gagnante de cette année devrait participer aux 6h de Dakar. N’est-ce pas là une reconnaissance et une récompense de vos efforts?

Effectivement, nous apprécions vivement ce geste. D’ailleurs suite au Trophée Mousso, nous avons d’autres femmes qui ont marqué leur intérêt pour participer aux 6h de Dakar. Malheureusement, au vu de la situation qui prévaut, les 6h de Dakar sont mis en stand-by, en attendant des jours meilleurs. Mais relancer cette initiative avait justement pour but de donner l’envie à plus de femmes de se lancer dans les sports mécaniques, de participer au championnat national et à cette course mythique des 6 heures de Dakar.

Que pourrait-on attendre de la prochaine édition?

La 7e édition du Trophée Mousso vient de se dérouler sur une journée. Pour la prochaine édition, nous reviendrons surement à la formule initiale du Trophée Mousso, à savoir une course qui se déroule tout un week-end. Le samedi se tient une épreuve de Run (course de vitesse sprint sur ligne droite) et le dimanche l’épreuve de gymkhana (slalom entre des obstacles).

D’où vous est venu votre amour pour la course auto?

J’ai toujours aimé le sport, mais surtout la boxe. En tant que petite fille de champion de boxe (Idrissa Dione), c’est un sport que j’affectionne particulièrement et que je pratique. Concernant cette passion des sports mécaniques, cela me vient de ma mère, Awa Dione qui est passionnée des sports mécaniques depuis l’adolescence. Lorsqu’elle a participé à l’époque à toutes les éditions du Trophée Mousso, j’étais dans le public à la supporter. Je suis ensuite partie étudier à l’étranger pendant qu’elle a continué de rouler sur des courses à Thiès, Saint Louis, et sur le beau circuit de Dakar Baobabs à Sindia.  Mais depuis mon retour au Sénégal en 2016, j’ai décidé de l’accompagner et de m’impliquer beaucoup plus dans la communication de ce sport. Nous avons rejoint ensemble le Club Automobile du Rail qui organise le championnat national et depuis octobre 2018, la Fédération Sénégalaise des Sports Automobiles et Motocyclistes (FSAM). Je découvre et apprécie de plus en plus ces sports et compte bien contribuer à leur développement et leur vulgarisation. C’est pour cela que je me renseigne de plus en plus et commence par exemple aussi à m’intéresser à la moto.

Envisagez-vous de l’organiser un jour hors de Dakar?

Oui, Oui !!! Je me rappelle à l’époque, j’avais assisté à des courses à Thiès (Place de France) ou sur la Voie de Contournement Nord. Le plus dur était la relance. Maintenant, l’objectif est de délocaliser cette course dans d’autres villes du Sénégal dans un premier temps. Et pourquoi pas, dans un second temps, dans d’autres pays de la sous-région !

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