Badara Sarr: « J’espère que la décision de la FSF n’est que provisoire »

Badara Sarr n’est plus à présenter dans le milieu du football sénégalais. Ancien entraineur de Mbour Petite Côte, le technicien sénégalais s’est expatrié en Guinée équatoriale pour faire valoir son talent. Dans un entretien qu’il a accordé à « L’AS », l’ancien coach du Casa Sport (D1 Sénégal) est revenu sur la situation actuelle du football national. Il s’est également prononcé sur la décision de la fédération sénégalaise de football (FSF) de reprendre le championnat au mois de novembre pprochain.                                                

Coach, comment vivez-vous cette crise sanitaire liée au covid-19 ?

C’est une pandémie qui affecte tout le monde, mais aussi tous les secteurs. Avec cette situation, on ne peut pas penser au football car la santé est primordiale. Il faut penser à la santé des individus. C’est malheureux, mais c’est la réalité. Actuellement, tout le monde est confiné et il n’y a plus d’activités. Les championnats sont arrêtés. C’est une situation inédite que  tout le monde est en train de vivre.

Depuis votre départ du Casa Sport, on ne vous attend plus. Que devient Badara Sarr ?

Je suis toujours dans le milieu du football. J’ai une académie Agora Foot que je gère à Dakar. Cette saison, je suis en Guinée équatorial où j’entraine une équipe… J’étais dans ce pays depuis le mois de février dernier. Mais avec l’apparition de cette maladie, je pensé nécessaire de rentrer au Sénégal. Mais avant d’aller en Guinée-équatoriale, je dirigeais mon académie où il y a deux catégories. Avant même le démarrage des compétitions, nous étions au niveau régional avec les cadets. Quelques mois plus tard, j’ai quitté le Sénégal pour aller en Guinée-équatoriale. Mais après deux mois passés dans ce pays, le championnat a été arrêté à cause du coronavirus. Par la suite, j’ai décidé de revenir au Sénégal.

Quelle lecture faites-vous de la décision de la fédération sénégalaise de football  de poursuivre le championnat?

Dans cette situation, je pense que personne ne peut jouer. C’est seulement en Allemagne que le championnat a repris. Et comme vous l’avez eu à le constater, les rencontres se jouent à huis-clos. Mais cela s’explique car ils ont des moyens. Par contre, d’autres pays comme la France ou la Belgique ont arrêté leur championnat. Au Sénégal, les dirigeants du football ont parlé d’une possible reprise au mois de novembre avec une formule en «Play-off» et «Play down ». Je pense que c’est une projection. Maintenant, il va falloir voire comment cette maladie évolue, mais également essayer de mettre les équipes à l’aise pour que les joueurs puissent s’entrainer et recevoir leurs salaires, comme il se doit. N’oublions pas que c’est le comité d’urgence qui a décidé. Et c’est au Comité exécutif d’entériner cette décision. C’est un moindre mal. Et on se projette à continuer le championnat. Je pense que le président de la fédération sénégalaise de football (FSF) a donné des explications. Les équipes étaient engagées et elles ont fait des efforts sur beaucoup de domaines. Il y a des compétitions africaines qui sont en ligne de mire. Pour ne pas décréter une année blanche, ils ont pensé  que reporter le championnat en novembre est la meilleure solution.

Pensez-vous que le Comité exécutif va rejeter cette décision de la FSF ?

 A mon avis, les craintes se trouvent dans l’évolution de la pandémie. Parce que sur le plan médical, un vaccin n’a pas encore était trouvé. Je pense que l’idéal, ce serait de voir l’évolution de cette maladie au Sénégal. Mais si on se projette pour jouer et que la situation ne s’amélioré pas, les autorités étatique seront obligés de revoir cette décision. Comme on le sait, ce sont les autorités qui ont interdit tous les rassemblements et les activités sportives. Je pense que la décision des membres de la fédération est provisoire. Ils ont pris cela en attendant de voir la suite pour pouvoir alléger les charges psychologiques des joueurs et des présidents des clubs.

Selon vous, les clubs peuvent-ils s’opposer à cette décision ?

De toute façon, les clubs dépendent de la fédération et de la Ligue professionnelle. Ce sont les clubs qui font le football. Et ce sont les dirigeants des clubs qui payent les joueurs. Il faut reconnaitre que ce sont les présidents des clubs qui composent les membres de la fédération. De ce fait, si une décision vient de cette instance, c’est à peu près sûr que tous les clubs sont représentés à mon avis. Je pense que c’est quelque chose qu’ils ont défini en interne, avant de pouvoir prendre cette décision.

En tant que technicien, pensez-vous que c’est une bonne solution  de reprendre la compétition?

A cette période, on ne peut pas savoir si c’est la meilleure solution ou pas. On a vu la France qui a décidé d’arrêter le championnat. Et à coté, il y a l’Allemagne qui a décidé de poursuivre son championnat. Mais c’est après avoir vue l’évolution de cette pandémie qu’on saura si c’est la meilleure décision. Il y a du temps encore et on peut encore observer. On n’a pas les meilleures statistiques pour savoir l’évolution de cette maladie de covid-19 au Sénégal, pour pouvoir se projeter sur la fin de cette pandémie.

Envisagez-vous de revenir au pays pour reprendre un club? Pour le moment, je n’ai pas de propositions pour entrainer une équipe au Sénégal. J’ai un contrat en Guinée équatorial qui prend fin au mois de juin prochain. Je laisse le temps faire les choses

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