mai 10, 2024

IRATV – ISSN 2730-437X

Roger Gomis (Teungueth FC) : « Je suis là pour gagner ma place et aider l’équipe »

Champion du Sénégal avec l’US Gorée, Roger Gomis a rejoint Teungueth FC lors du dernier mercato, après un passage en Ukraine. Avec le club rufisquois, le natif de Ziguinchor ne manque pas d’ambitions. Dans cette première partie de l’entretien qu’il  nous a accordé, le milieu de terrain nous parle de son quotidien avec cette crise sanitaire, son choix de rejoindre Teungueth, la suite de la saison, mais aussi ses objectifs avec l’actuel leader du championnat.

Roger, comment vivez-vous cette période de  Covid 19 ?

Comme vous le savez, ce n’est pas du tout évident. C’est très difficile car cela change complétement nos habitudes. Mais nous essayons de gérer, tout en respectant les mesures. Nous n’avions pas l’habitude de vivre de telles situations. Mais Dieu en a voulu ainsi et nous devons l’accepter. Faisons tous de notre mieux et prions Dieu que cette maladie soit vaincue et que les gens puissent retrouver leurs activités.

A quoi se résume votre quotidien ?

Chaque jour quand je me réveille, je débute par un petit footing, avant de faire de la récupération. Le soir, je fais une série d’exercices pour maintenir la forme. Quand je ne suis pas dans ces choses-là, je profite de la famille, passer du temps avec eux. Je pense que c’est aussi important de leur accorder ce temps-là.

Votre club a-t-il aménagé un programme pour vous permettre de garder la forme ?

Absolument, nous en avons. Nous avons organisé un groupe de travail, à travers une application. On avait l’habitude de débuter le travail vers 17 heures. Chacun reste chez lui et nous faisons le job avec le préparateur physique du club. Et parfois, nous le faisions avec le coach. Mais avec le ramadan, ce n’est du tout facile. Mais personnellement, j’essaye de garder la forme, avec un programme bien défini.

Comment se passe la vie, loin des coéquipiers ?

C’est vrai qu’avec cette maladie, les gens ne bougent pratiquement pas. Mais pour garder la dynamique, nous avons créé un groupe Whatsapp pour pouvoir échanger. Et jusque-là, cela se passe bien. C’est un cadre qui nous permet de communiquer en permanence.

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de rejoindre Teungueth FC ?

Je dois avant tout dire que ce n’était pas facile. Pour ceux qui connaissent Roger, ils savent tous que je suis un Goréen de cœur. C’est le club qui m’a révélé. Mais c’est le football qui est ainsi fait. A un moment donné aussi, il faut essayer de viser plus haut. Depuis mon retour au Sénégal, j’ai eu à réfléchir énormément. En plus, Teungueth FC est un grand club qui joue les premiers rôles au Sénégal. Je voulais changer d’atmosphère. En plus, ils m’ont présenté un projet qui m’a beaucoup séduit. C’est surtout ça qui a motivé ma signature au TFC.

Avez-vous eu à discuter avec les dirigeants de l’US Gorée avant de vous engager aileurs ?

Avant de prendre cette décision, j’ai eu à discuter avec le président Me Augustin Senghor. Il est un père, un conseiller pour moi. Avant de m’engager, on a discuté et il a m’a beaucoup soutenu et encouragé. Il m’a dit que rien ne va changer et que je resterais toujours le même Roger, le fils du club.

Comment s’est passée votre intégration au Teungueth FC ?

Dès mon premier jour à l’entraînement, ils m’ont bien accueilli. C’est comme si j’étais déjà au club depuis des années. Je me suis vite retrouvé. Au Sénégal, les joueurs se connaissent presque tous. Dans l’effectif, je connaissais certain bien avant mon arrivée. Ils m’ont vraiment facilité l’intégration.

Que pensez-vous de la décision de la FSF de poursuivre la saison ?

Ce serait dommage que le championnat soit annulé. En tout cas, nous ne le souhaitons pas. Mais avec cette pandémie, personne ne peut savoir ce qui arrivera demain. Et je pense que même si les autorités jugent nécessaire d’arrêter définitivement le championnat, Teugnueth mériterait d’être sacré champion. Au moment de terminer cette phase aller, Teungueth était leader. Et je pense que c’est la seule équipe invaincue du championnat. C’est un beau parcours et c’est bien mérité. Ils ont démarré fort et les gens voient que ça travaille bien aussi. Avec leur parcours cette saison, personne ne s’y opposerait.  Il faut tout simplement prendre l’exemple du PSG en France. Avec la décision des autorités, le titre leur a été attribué. Et je pense que c’est logique. Mais nous souhaitons avant tout que des solutions soient trouvées pour éradiquer cette maladie.

Les salaires sont-ils payés durant cette période de Covid ?

Pour moi, les joueurs doivent être payés car ils ont signé des contrats. Si on est dans cette situation, ce n’est pas la faute aux joueurs. Les dirigeants aussi doivent savoir qu’ils ont en face d’eux des soutiens de familles. Nous savons tous au Sénégal que les footballeurs ne gagnent pas beaucoup. Nous savons que c’est difficile en ce moment pour les dirigeants, mais aussi pour les joueurs. Mais il faut aussi faire des efforts. Même si les salaires  ne sont pas  payés à 100%, qu’ils fassent des efforts. Ils doivent essayer de discuter avec les joueurs car ils ont des contrats. Je pense qu’avec une telle démarche, ils arriveront à trouver la solution.

Teungueth est leader du championnat et jusque-là, invaincu. Qu’est-ce qui fait la force de ce club ?

C’est un bilan positif. Mais il faut savoir que club vient de loin. Depuis des années, les dirigeants travaillent dans ce sens. Ils ont un bon président qui a mis les moyens pour atteindre ses objectifs. Il a toujours cru à ce qu’il fait. Et avec ses collaborateurs, ils ont bien travaillé pour en arriver à ce stade.

Comment jugez-vous le management du coach Youssou Dabo ?

C’est quelqu’un que j’appréciais beaucoup, avant même de signer au Teungueth FC. A l’époque, il était entraîneur de Guédiawaye FC. J’ai toujours aimé sa façon de faire, son coaching, sa proximité avec les joueurs. Cela montre que c’est un professionnel, mais surtout un coach ambitieux. C’est ce genre de coach qui vous aide à progresser dans plusieurs domaines. Il est rigoureux dans ce qu’il fait et cela ne peut être que bénéfique pour nous les joueurs. Il essaye toujours de transmettre son professionnalisme aux joueurs. Il aime ce qu’il fait et nous apprécions tous sa méthode.

Votre statut d’international ne peut-il pas un handicap pour vous ?

Peut-être que les gens vont le penser ainsi. Mais ce n’est pas mon cas. Je suis à Teungueth FC pour travailler, mais aussi gagner la confiance du coach et de mes coéquipiers. Je suis venu pour gagner ma place et aider le groupe Je pense que le club est sur la bonne voie. Je ne suis pas quelqu’un qui va essayer de se réfugier derrière son statut d’international. Je suis au même pied que le autres et j’essaye d’apporter mon plus.  J’ai trouvé sur place une bonne équipe, avec de très bons joueurs. Ça joue vraiment au football. De la défense jusqu’à l’attaque, tout le monde est impliqué. Cela motive et je suis satisfait de ce que j’ai trouvé sur place.

Quel est l’apport de Mame Saher Thioune, lui aussi de retour au pays comme vous?

Pour un club ambitieux, c’est un plus d’avoir des joueurs de talents, expérimentés. Mame Saher, tout le monde le connait. Il a eu à faire ses preuves au Sénégal avec le Casa Sports, avant d’aller à l’étranger. C’est un exemple pour les jeunes. C’est un plus de jouer avec lui. Moi aussi je suis revenu pour apporter ma contribution. Nous sommes là pour montrer le bon exemple et aider le club à réaliser ses rêves.

Le sport n’est pas cité dans le montant dégagé par  l’Etat en cette période de Covid. Quel commentaire vous-en faites ?

C’est vraiment dommage que le sport ne soit pas associé aux secteurs à appuyer. L’Etat a fait d’énormes efforts pour plusieurs secteurs, mais pas pour le sport. Et après, on demandera à ces gens d’aller gagner quelque chose. Ce n’est pas du tout facile, surtout dans ces conditions que nous vivons tous. L’Etat doit aider les présidents de clubs à faire face. Au Sénégal, tout le monde aime le football. L’Etat a la possibilité de faire quelque chose et il doit le faire. Les clubs ne sont pas tous pareils. Il y a certains qui n’ont pas de sponsors ou de bailleurs. Et ce sera compliqué pour ceux qui dirigent ces clubs-là.

Quel message lancez-vous, en cette période de crise sanitaire ?

C’est une période difficile pour tout le monde. Tout est à l’arrêt et nous ne savons pas pour combien de temps encore. Restons à la maison, respectons les mesures annoncées par les autorités et continuons de prier. Avec les efforts des uns et des autres, nous parviendrons à venir à bout de cette maladie qui n’a pratiquement pas épargné aucun pays du monde.

Please follow and like us:
error

Vous aimez cet article ? Veuillez passer le mot :)

Follow by Email
LinkedIn
Share
WhatsApp