mai 9, 2024

IRATV – ISSN 2730-437X

Demba Seck, Pdt AS Douanes (Basket) : « Nous investissons beaucoup pour gagner des titres »

La propagation du coronavirus a chamboulé le programme de l’AS Douanes (Basket) qui devait prendre part à la première édition de la Basketball Africa League (BAL). Ce qui n’est pas sans conséquences pour les organisateurs, mais aussi pour les formations qui étaient attendues. Dans cette seconde partie de son passage à la « Tribune de l’ANPS), le président des « Gabelous » Demba Seck évoque les conséquences d’un tel report, l’importance de ce tournoi, mais aussi les objectifs recherchés.

Quelles sont les toutes dernières nouvelles au sujet de la BAL ?

Par rapport à la BAL, le Sénégal était prêt à abriter la première phase des compétitions qui devaient se tenir du 13 au 15 mars. L’AS Douanes devait jouer deux matchs à Dakar. Tout le matériel  est déjà à Dakar. Je peux citer les ballons, les équipements sportifs et autres moyens audiovisuels. C’est pour dire que nous sommes prêts pour la compétition. Nous sommes en communication avec les organisateurs, c’est-à-dire le Directeur des opérations, Lamine Savané. Il y a un suivi depuis les Etats-Unis pour l’accompagnement et voir ce qu’il y a lieu de faire. Il faut prier pour que la chaîne de contamination soit endiguée et les frontières ouvertes pour qu’on puisse choisir la date appropriée pour le démarrage de la compétition. Certains disent que la compétition pourrait être abritée par une ou deux villes. Mais nous souhaitons que la première phase puisse se dérouler à Dakar pour mettre toutes les chances de notre côté. Nous allons jouer devant notre public et c’est l’occasion de remercier tout le monde. Il y avait un élan de solidarité, des sportifs, des clubs de basket et de la presse autour de l’AS Douanes pour qu’elle puisse jouer les premiers rôles dans ces joutes.

Qu’en est-il des étrangers qui devaient renforcer l’équipe dans le cadre de  ce tournoi?

Le souhait, c’est de conserver notre effectif. Et cette décision revient au coach. A l’AS Douanes, nous faisons confiance à l’encadrement technique qui devrait choisir les joueurs à conserver ou à libérer. C’est lui (Ndl : Mamadou Guèye) le maître d’orchestre.  Il connaît les joueurs performants et ceux qui n’entrent pas dans son projet. Notre projet est de toujours remporter des titres et nous ne nous cachons pas. Ce n’est pas faute de modestie, mais nous investissons beaucoup et cela nécessite des titres pour davantage motiver les autorités douanières à nous accompagner sur le plan financier. Nous allons tout faire pour pouvoir conserver les joueurs, en fonction des besoins du coach. Concernant les joueurs étrangers, il y avait un Sénégalais et deux Américains. Nous étions en discussion avec un Nigérian et  un Sud-soudanais. Nous avons aussi recruté un joueur nigérian qui est dans la NBA Academy à Saly. Les Américains sont rentrés et nous sommes toujours en contact avec eux. Nous réfléchissons aussi sur les possibilités à renforcer l’équipe.

Quels sont les objectifs de l’AS Douanes pour la BAL ?

Les objectifs sont clairement définis par les autorités. Et il s’agit notamment de faire une participation honorable. Cela fait longtemps que nous n’avons pas pris part à une telle compétition. C’est pour vous dire que nous avons une ambition de bien représenter le Sénégal, au regard de son palmarès sur le plan continental, sans oublier le comportement de notre discipline à l’échelle mondiale. Il est important pour nous de pouvoir s’aligner sur la même longueur d’ondes que les équipes nationales, afin de montrer que nous avons de bons clubs. Mais aussi de montrer que nos joueurs locaux sont capables de faire ce que certains clubs font dans d’autres pays. C’est une concurrence qui est là. Nous faisons peur à tous les clubs qui prennent part à la BAL. Ils regardent les clubs sénégalais à l’image des équipes nationales avec ses stars hommes et dames. L’objectif, c’est de jouer les play-offs. Et si nous pouvons atteindre les Finals Four, nous n’allons pas nous en priver.

Il y a des incertitudes sur le démarrage de la prochaine saison. Pensez-vous que c’est possible de le faire au mois de novembre, comme annoncé ?

Nous espérons que la propagation du virus sera maîtrisée par les autorités sanitaires pour que nous puissions démarrer au mois de novembre. Cela ne dépend pas des fédérations sportives. C’est en fonction des mesures qui seront prises par les autorités étatiques. Nous espérons recommencer à jouer au basket au mois de novembre. Si la pandémie persiste, nous allons nous réajuster par rapport à la situation. Un manager doit être flexible et c’est ce qui nous permettra de nous réajuster. Il faut respecter les gestes barrières et c’est difficile en faisant du sport. Ce ne serait pas aussi important de jouer à huis clos comme le fait la Bundesliga ou dans d’autres pays sous peu. Le basket est un sport de spectacle. Et il faut du show et surtout de l’ambiance. C’est qui fait le charme de notre discipline sportive.

Le basket sénégalais est un peu à l’arrêt sur la scène international depuis quelques années. Qu’est-ce qu’il faudrait  pour relancer la machine ?

Je pense que nous sommes sur la bonne voie, surtout au niveau des sélections nationales. Nous sommes en train de tout faire pour pouvoir figurer dans le top 3 ou 4 africain. Sur le plan mondial, nous essayons tant bien que mal de rivaliser avec les grandes nations. Je pense qu’il est important qu’on se retrouve tous autour de l’essentiel, que nous soyons unis pour accompagner l’encadrement technique et l’équipe fédérale pour atteindre les objectifs fixés. Un travail est en train d’être fait au niveau des clubs. Nous oublions souvent le travail abattu par nos techniciens au sein des clubs, malgré le manque de moyens. Il m’arrive de voyager et de visiter certaines localités du pays. Une fois, je suis allé à Kédougou et j’ai vu des garçons qui jouaient au basket. Ça m’a fait certes plaisir, mais je me suis dit que nos collectivités locales doivent aussi s’investir dans la réalisation des infrastructures. Le terrain n’était pas praticable, mais ils jouaient sur ces conditions.  Le sport est une compétence transférée et l’Etat ne peut pas tout faire.

Les salaires demeurent les problèmes majeurs des clubs. Qu’est-ce qui pourrait régler cette situation ?

C’est un problème de planification et chaque club doit connaître ses moyens et ses limites pour pouvoir recruter. Ce n’est pas à la Fédération sénégalaise de basket de s’en occuper. Tout doit se jouer au niveau des équipes. A l’AS Douanes, nous tenons un langage de vérité aux joueurs en leur faisant savoir ce qu’on peut faire. C’est primordial pour que le joueur puisse vous respecter en tant que manager. La parole donnée est très importante. Nous sommes dans un sport amateur. Mais le jour où nous serons professionnels, il y aura des obligations dans chaque contrat. Chaque partie devrait respecter ses engagements pour éviter des actions en justice. Au niveau de la BAL, tous les contrats signés sont déposés à la NBA et nous avons mis en place un cadre juridique formel. Toutes les obligations doivent être respectées par chaque club. En cas de manquement, le club concerné pourrait être retiré de la compétition.  Donc, je conseillerai aux autres présidents de club de dire concrètement ce qu’ils peuvent payer aux joueurs.

Votre coach à l’AS Douanes est très courtisé par des équipes étrangères. Sera-t-il à la tête de l’équipe pour la saison prochaine ? C’est l’objectif recherché et nous avons un projet socio-professionnel. L’objectif est de voir nos athlètes et  techniciens d’être recrutés par les meilleurs clubs européens ou américains. Ce qui est fondamental. Et c’est ce rapport de confiance qui existe entre nous et l’encadrement technique. Nous ne nous faisons pas de souci par rapport à ce qui se fait. Le coach (Ndl : Pabi Guèye) est adjoint en sélection masculine A, meilleur coach du Sénégal depuis 2016. Je pense que c’est normal qu’il soit courtisé. Il reste à savoir si le coach est intéressé par ce projet. Il y a un rapport de confiance entre nous deux. Nous échangeons sur tout et je sais qu’il a d’ambitieux projets pour l’AS Douanes. Je sais qu’il est avec nous et nous ne souhaiterons par le voir monnayer son talent ailleurs. Avec la BAL, il y a plusieurs possibilités qui s’offrent à lui. Et pourquoi ne pas aller dans une franchise NBA pour continuer sa progression. C’est tout le mal que je lui souhaite

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