novembre 24, 2024

IRATV – ISSN 2730-437X

Sports : Covid 19, suite des compétitions, appui aux acteurs…Matar Bâ fait le point

Le Covid 19 a fini de dicter sa loi au monde sportif avec l’arrêt de toutes les activités, envoyant plusieurs acteurs au chômage. Invité samedi de la « Tribune de l’ANPS), le ministre des Sports a fait le point de la situation. Matar Bâ a évoqué plusieurs points dont les impacts de la pandémie sur le sport sénégalais, la suite à donner aux compétitions, le soutien aux acteurs, mais aussi l’éternelle question des infrastructures. Sans aussi entrer dans les détails, le patron du sport sénégalais a abordé la situation du basket avec le feuilleton Baba Tandian/ FSBB.

M. le ministre,  à quoi se résume votre quotidien en cette période de crise sanitaire ?

Mon travail consiste à gérer la vie sportive de la nation. C’est vrai que nous ne pouvons plus aller dans des rencontres ou autres. Mais le travail au bureau continue. Nous avons un travail administratif extrêmement important. Et malgré la crise, nous le faisons correctement. Nous respectons les gestes barrières et nous avons fait recours au télétravail. Le secrétaire général (Ndl : Paul Dionne) gère tout ça parfaitement. Mais il n’y a plus de regroupements au ministère.

Comment le ministère gère-t-il la suspension des activités ?

Nous le gérons normalement et les fédérations ont eu à le constater. Il est difficile d’être dans un pays où il n’y a pas d’activités sportives. Mais il faut noter que les acteurs sont aussi engagés dans la lutte contre la pandémie. Et ça nous permet d’être au service de notre pays.

A quand la reprise des activités sportives sur l’étendue du territoire national ?

Je pense qu’il manque beaucoup de choses dans la vie des Sénégalais, sans activités sportives. Donc, nous pensons à une reprise, mais nous sommes assez responsables pour ne pas faire du n’importe quoi. C’est pourquoi je demande aux fédérations de réfléchir aussi à leur niveau pour que nous ne soyons pas surpris. Elles feront des propositions et l’Etat sera là pour les accompagner. Je pense que les autorités sanitaires font leur travail. Si nous devrions reprendre aussi, nous préférons que les solutions viennent des fédérations sportives. L’Etat ne fera qu’apporter les compléments nécessaires.  Pour l’instant, il n’y a pas encore d’arguments concrets pour se prononcer sur une date de reprise des activités.

Peut-on s’attendre à un arrêt définitif des championnats nationaux, comme ce fut le cas en France ?

Le Sénégal ne doit pas suivre tout le temps l’exemple de la France. J’ai bien dit que les fédérations doivent faire des propositions en direction d’une reprise. L’école se prépare pour une reprise des cours. Et nous devons aussi voir les possibilités de notre côté. Il faut aussi savoir que l’Etat peut ordonner l’arrêt définitif des compétitions. Mais nous  n’aimerions pas avoir cette politique. Nous aimerions discuter avec tous les acteurs du sport pour prendre la meilleure décision. Si le football devait arrêter, ce t serait à la fédération d’en décider. Je peux vous dire que des réunions sur ce sujet ont eu lieu. Et c’est valable pour les autres disciplines.

A quel niveau situez-vous les impacts économiques de cette crise sur le sport sénégalais ?

Il est possible de mesurer les impacts économiques sur le sport sénégalais. Mais il faudra du travail pour ne pas être dans l’approximation. C’est pourquoi j’ai demandé aux fédérations d’évaluer et de quantifier. C’est vrai qu’il y a l’appui ponctuel, mais l’impact ne peut être que financier.

L’Etat a débloqué beaucoup d’argent pour faire face aux impacts du Covid 19. Le Sport va-t-il  en bénéficier ?

Le sport n’a jamais été oublié. Et cela, depuis que le président Macky Sall est là. Même si toutes nos ambitions ne sont pas satisfaites, il y a beaucoup d’efforts pour accompagner le sport. Je suis de ceux qui pensent que la pandémie est une parenthèse qui mérite attention et analyse. C’est pourquoi au niveau du département des Sports, nous sommes en train de travailler avec les moyens qui sont mis à notre disposition. Il y a beaucoup de choses qui ont été programmées, budgétisées et  qui ne se feront pas. Nous sommes en train de travailler avec les finances pour accompagner efficacement le sport. Nous sommes toujours engagés à rendre performant le sport dans son ensemble et bien avant même cette pandémie. Je n’ai pas d’inquiétude là-dessus. Nous savons que tout le monde souffre que ça soit le football professionnel, le basket ou même ceux qui travaillent dans les infrastructures sportives de l’Etat. C’est une question globale. Et parmi ces gens-là, certains vont recevoir l’aide alimentaire, d’autres vont recevoir une aide multiforme. Je rassure tout le monde sportif. Il y a eu des fédérations qui ont eu le réflexe d’analyser et d’avoir un document attestant l’impact du coronavirus sur leur fonctionnement. Tout cela nous permettra d’agir efficacement et d’éviter les polémiques. J’y travaille tous les jours pour trouver les voies et moyens pour être aux côtés du monde sportif.

Et qu’en est-il des fonds alloués par la FIFA ?

Je vous dis tout simplement que la FIFA n’appuie pas les Etats. Cette question devrait être posée à la Fédération sénégalaise de football (FSF). Ce que je peux dire c’est que le football fera partie des secteurs qui seront soutenus par l’Etat du Sénégal. L’argent de la FIFA ira directement dans les comptes de la FSF. Et le ministère des Sports n’est nullement impliqué. La FIFA soutient ses associations membres et pas les Etats.

Concrètement, qu’est-ce qui est prévu pour les joueurs locaux au chômage depuis deux mois ?

Il y a forcément un impact au niveau du football professionnel. Au niveau du ministère des Sports, nous sommes en train de travailler avec les différents responsables du football professionnel ou amateur. Nous étudions les voies et moyens pour les appuyer dans cette période de crise. Cette pandémie touche tous les secteurs. Et il faudra y aller avec beaucoup d’intelligence pour faire face. La Fédération sénégalaise de football (FSF) et les autres structures déconcentrées travaillent sur un document de sortie de crise.

Quelle est votre position sur le différend Baba Tandian / Me Babacar Ndiaye au niveau du basket ?

Je pense que par rapport à ce qui se passe au niveau du basket, j’avais dit que je n’en parlerai pas. Je pense que le moment n’est pas propice pour la polémique. Le monde est secoué par une pandémie et je pense que tout le monde devrait tirer dans le même sens. Nous l’avions commencé en étant solidaire et notre posture devait pousser tout le monde à être mobilisé et accompagné l’Etat,  les autorités sanitaires et les populations à faire face contre cette pandémie. Il y a eu une évolution par rapport à cette crise, car des bonnes volontés se sont levées pour réconcilier les protagonistes. Cette crise ne sert pas le basket et j’espère qu’on va dépasser cette étape. Nous travaillerons pour le renforcement du basket et son développement.

Et comment expliquez-vous l’absence de Secrétaire général au niveau de la FSBB ?

La Fédération de basket n’est pas privée de Secrétaire général. L’ancien SG est l’actuel DAPS du ministère des Sports. Avec le problème des effectifs et les retraites, il est très difficile de trouver les hommes pour les mettre à la disposition de ces structures. Mais, il faut comprendre que la FIBA va accompagner les fédérations pour le recrutement de cadres administratifs. Je pense que c’est du ressort du président de la FSBB, Me Babacar Ndiaye, de prendre en charge cette question. Une fédération doit être en mesure de gérer ces questions sans l’implication de la tutelle. J’ai instruis le DAPS de prendre en charge cette question avec le président de la FSBB.

Et qu’en est-il des mandats des fédérations ?

Une fédération n’a pas le droit de proroger son mandat. Les textes qui régissent les fédérations sont extraits des Lois et Règlements du pays. S’il y a des textes qui expliquent la limitation des mandats, on ne doit pas les retoucher, sauf cas exceptionnel. Ceux qui sont dans les fédérations doivent tout faire pour respecter les textes. Il y un département au niveau du ministère (DAPS) qui est l’organe de contrôle des fédérations. C’est la DAPS qui doit agir pour pousser ces instances au renouvèlement. 

Où est-ce que vous en êtes avec les infrastructures sportives ?

La programmation des infrastructures n’a pas changé. Les travaux du Stade olympique vont bientôt démarrer. Ils devraient débuter d’ici la fin du mois de mai. Il y avait juste quelques réglages à faire.  Les chantiers entamés seront poursuivis comme les stades Ely Manel Fall, Me Babacar Sèye, Lamine Guèye, entre autres… Il n’y a aucun problème et nous travaillons avec le ministère des Finances pour que ces secteurs ne soient pas touchés. Il ne faut pas oublier que nous avons en face les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) et les conséquences de cette pandémie ne devraient pas freiner notre élan. Je prends l’exemple du stade de Mbacké où les travaux ont démarré. Ce sont les commandes de matériels qui pourraient retarder l’avancée des travaux. Si ce sont des techniciens étrangers qui doivent finir quelques travaux, on attendra l’ouverture des frontières pour ça. Pour le stade Léopold Sédar Senghor, le processus est bouclé au niveau de la Chine. Mais avec tout ce qui se passe avec la fermeture des frontières, on ne peut pas démarrer les travaux. C’est ce qui retarde le démarrage des travaux.  Pour le stade Me Babacar Sèye, les travaux vont démarrer en même temps que ceux du palais des sports. J’espère que l’entrepreneur se rendra sur place pour prendre en charge le foncier.

A quand une CAN au Sénégal ?

Les instructions du chef de l’Etat sont exécutées à la lettre. Nous travaillons à renforcer l’existant au niveau des infrastructures sportives et le travail administratif. Ce n’est pas le moment de parler de cette CAN, car la CAF a des difficultés sur le choix des dates. Quand on redémarrera la machine, toutes les démarches administratives seront entamées. Et le travail sera poursuivi avec les parties prenantes.

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