
Le litige foncier opposant le promoteur Pape Cheikh Amadou Amar à certains résidents de la Cité Touba Almadies a récemment refait surface. Au centre des débats, l’arrêté ministériel n°8673 en date du 7 octobre 2008, publié dans le Journal Officiel n°6472, portant autorisation de lotir un terrain à détacher des titres fonciers n°4407, 3783 et 4217-DG, sis à Ouakam. Cet arrêté, signé par les autorités compétentes, a permis d’éclairer certains aspects juridiques de cette affaire.
Les dispositions de l’arrêté ministériel
L’article premier de cet arrêté autorise M. Pape Cheikh Amadou Amar, sous réserve des droits des tiers et de l’Administration, à procéder au lotissement d’un terrain de contenance graphique de 2 hectares 71 ares et 26 centiares, situé à Ouakam. Cette autorisation s’inscrit dans un cadre légal visant à réglementer l’aménagement foncier.
Le lotissement, détaillé dans l’article 2, comprend un total de 325 parcelles, réparties comme suit :
282 parcelles de moyen standing, numérotées de 1 à 282.
9 parcelles de standing supérieur, identifiées de U1 à U9.
34 parcelles de grand standing, désignées de V1 à V34.
Ces parcelles, destinées à l’habitation, offrent des superficies graphiques comprises entre 1 200 m² et 3 000 m². En outre, des équipements publics sont prévus pour garantir un cadre de vie agréable :
Une école primaire de 3 600 m².
Un poste de santé de 2 850 m².
Une mosquée de 1 400 m².
Deux places publiques (1 900 m² et 1 000 m²).
Deux espaces verts (240 m²).
Deux jardins publics (500 m² et 250 m²).
Les emprises de voirie, les espaces publics et les réserves pour équipements collectifs restent sous la responsabilité du Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hygiène publique et de l’Assainissement, comme précisé dans l’article 3.
Les enjeux juridiques et les tensions locales
Ce document a été présenté comme une preuve irréfutable par le président de l’Association des Résidents de la Cité Touba Almadies, Pape Deurguène Mbaye, et leur avocat, Maître Abou Kâne, pour rétablir la vérité sur ce litige foncier. Selon eux, cet arrêté constitue une base légale qui valide le projet de lotissement initié par M. Amar et lève toute ambiguïté sur l’occupation et l’utilisation des terres concernées.
Cependant, cette affaire ne se limite pas à des considérations purement administratives. Elle reflète également les tensions fréquentes liées à l’urbanisation rapide de Dakar, où les conflits fonciers sont devenus monnaie courante. Les opposants au projet avancent souvent des revendications basées sur des droits coutumiers ou des contentieux liés à la cession des terres.
Vers une résolution du litige ?
Ce différend met en lumière la nécessité d’une gestion transparente et inclusive des terres urbaines, particulièrement dans des zones à forte densité démographique comme Ouakam. Si l’arrêté ministériel semble donner raison au promoteur Pape Cheikh Amadou Amar, les autorités compétentes devront veiller à ce que les droits de toutes les parties soient respectés, afin de parvenir à une résolution pacifique.
Ce cas illustre une problématique plus large, celle de la cohabitation entre l’expansion urbaine et la préservation des droits fonciers des communautés locales. Dans un contexte où la pression foncière est en constante augmentation, la vigilance des autorités et la sensibilisation des acteurs concernés restent cruciales.
Abdou Thiam Dogo
Plus d'histoires
Lancement Officiel des nouveaux Taxis
L’Alliance pour la République (APR) exige la libération de Farba Ngom et des autres détenus politiques
Renforcement de l’identité culturelle africaine : le groupe Sempera célèbre l’héritage africain à travers l’animation et l’histoire