
L’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) organise, les 12 et 13 février 2025 à Dakar, un atelier d’échanges avec les parlementaires et les ministères sectoriels. Cet atelier vise à plaider pour la gratuité du certificat médical et la prolongation du délai de prescription pour les mineurs victimes de violences sexuelles.
Les discussions s’articuleront autour de plusieurs thématiques, notamment :
- Les violences sexuelles, leurs conséquences et la prise en charge des victimes survivantes (focus sur le viol et la pédophilie).
- Le certificat médical et la détermination des faits de viol.
- La gratuité effective du certificat médical au Sénégal.
L’atelier réunit 40 participants issus de différentes institutions, dont l’Assemblée nationale, la Direction des Droits Humains, la Direction Générale de la Protection Judiciaire et Sociale (DGPJS) et la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces (DACG).
Un projet pour renforcer l’application de la loi
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet financé par l’Union européenne, intitulé « Contribuer à l’éradication des violences sexuelles par la sensibilisation, la vulgarisation et l’application effective de la loi criminalisant le viol et la pédophilie en zone urbaine et périurbaine ». Déployé depuis deux ans, ce projet couvre six régions du Sénégal : Dakar, Diourbel, Kaolack, Saint-Louis, Tambacounda et Thiès.
Sensibiliser et plaider pour un meilleur accès à la justice
L’atelier vise à sensibiliser les parlementaires sur deux points majeurs :
- L’instauration de la gratuité du certificat médical pour toutes les victimes de violences sexuelles.
- L’allongement ou la suspension du délai de prescription pour les mineurs victimes, jusqu’à leur majorité, afin de garantir leur protection et d’éviter l’impunité des agresseurs.
Durant ces deux jours, les participants réfléchiront à des stratégies pour améliorer la prise en charge des victimes, renforcer l’accessibilité aux services juridiques et médicaux et formuler des recommandations pour une meilleure application de la loi.
Un constat alarmant sur les violences sexuelles
Lors de l’ouverture de l’atelier, Mme Fatoumata Gueye, présidente d’honneur de l’AJS et consultante juridique, a rappelé l’urgence d’agir face à l’ampleur du phénomène :
« Rien qu’en 2024, 240 cas de violences sexuelles ont été enregistrés dans les boutiques de la région de Dakar, et plus de 300 cas au niveau national. Malgré la loi de 2020 qui criminalise le viol et la pédophilie, les violences continuent d’augmenter. »
Elle a souligné que plusieurs obstacles entravent encore l’accès des victimes à la justice, notamment le coût du certificat médical, qui n’est gratuit que lorsqu’une réquisition est émise par les autorités.
« Le certificat médical reste un frein pour de nombreuses victimes, car en dehors des réquisitions officielles, il est délivré à titre onéreux. Nous devons échanger avec les parlementaires et les ministères sectoriels pour envisager des réformes garantissant sa gratuité pour toutes les victimes, en particulier les femmes et les enfants. »
Cet atelier marque ainsi une étape clé dans le plaidoyer pour une justice plus accessible et efficace en matière de violences sexuelles au Sénégal.
Moctar Sissoko
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